Annie DRANGUET

Artiste peintre

COLLAGES, HUILE & ENCRE

Si d’aucuns élaborent une démarche artistique précise, un concept, ce sont mes sens et le sens que je leur donne qui projettent mon travail, une mise en abyme nécessaire, involontaire, indispensable qui aboutira aux réalisations incomplètes, complexes et toujours en devenir.

 

Sédiments, strates, qui déposés d’années en années, surgissent sur des supports de grand format (ampleur du geste placé hors temps, hors champ) ou sur des formats plus petits qui tentent d’extraire par un trait, une déchirure, une transparence, une couleur, une forme, la substantifique moelle de l’être humain, le nous-mêmes universel, la condition humaine.

 

L’avant, l’après, la peinture est comme un contrepoids pour mesurer qui nous sommes, pourquoi nous vivons.

 

Comme un fil d’Ariane mental, je déambule, j’explore des labyrinthes complexes, tortueux, sans issue d’où la nécessité d’employer les grands formats qui dépassent le cadre, qui permettent une vue d’ensemble, une vue aérienne déformée, plus réelle, plus exacte que le visible.

 

Pauses minimalistes de pièces concentrées dans des carnets de résistance ou de résilience mettant en lumière un détail, une lumière, une déchirure qui me guideront dans les couloirs du doute. Par des martèlements, des polissages réitérés pour obtenir du papier une matière à part entière, exécutée sur des carnets de grand format, objets de mémoire. Papiers japonais en lès réversibles travaillent la légèreté, l’éphémère, l’accidentel, le geste oublié. De par ces différentes techniques, d’autres à inventer, les couloirs du labyrinthe s’élargiront.

 

« Le monde m’apparaît comme un labyrinthe, je veux y trouver mon chemin et c’est en dessinant que je dois le faire » Alfred Kubin